Il existe plusieurs centaines de modèles de microphones, chacun d’entre eux possède ses particularités, ses points forts et ses points faibles. Dans cet article, je vais vous expliquer le principe de fonctionnement d’un microphone, les différentes technologies utilisées pour leur fabrication, et vous citer quelques modèles afin que vous puissiez faire le meilleur choix pour vos enregistrements.
Un micro repose sur le principe de la transduction. Une onde acoustique provoquée par une source sonore (par exemple une guitare) met en action un système mécanique (la membrane du microphone) qui va lui-même créer un signal électrique. Ainsi, un micro transforme une vibration acoustique (ou onde sonore) en un signal électrique. Plus cette vibration acoustique « frappe » fort la membrane du micro, plus le signal électrique résultant sera élevé en tension.
On peut noter qu’un micro est en fait exactement la même chose qu’une enceinte, il effectue simplement la transduction dans « l’autre sens ». En effet, une enceinte reçoit un courant électrique, qui actionne un électro-aimant, lui même actionnant la membrane de l’enceinte, qui se met à vibrer, et donc à créer une onde sonore ; du son.
Les caractéristiques techniques à prendre en compte lors du choix d’un microphone sont :
Il existe plusieurs technologies de microphone ; dynamique, statique, à ruban… Je vais maintenant les détailler
Ce sont les micros les plus « courants », on les retrouve sur scène mais aussi en studio. Ils sont composés d’une membrane rigide solidaire d’une bobine métallique elle même enroulée autour d’un aimant. Lorsqu’une onde sonore fait vibrer la membrane, elle actionne la bidonne métallique qui bouge sur l’axe de l’aimant, créant ainsi un courant électrique.
Avec cette technologie de membrane, ces micros sont peu sensibles, en effet leur membrane est assez « lourde » puisqu’elle est directement rattachée à une bobine et un aimant. Le SM57 à une sensibilité de 1,6 mV/Pa par exemple.
Les micros dynamiques sont très robustes et peuvent être utilisés dans beaucoup de cas. Ils sont par exemple une bonne solution pour enregistrer des fûts de batteries (grosse caisse, caisse claire, tom ), les amplis de guitare ou de basse, les voix (en fonction du style de musique). Ils sont également très présents sur scène et en radio.
Quelques modèles très connus de micro dynamique :
Ce micro utilise le principe de la capacité, c’est à dire son aptitude à retenir des charges électriques et à les délivrer. Il y a deux condensateurs dans le micro, l’un est relié à la membrane, l’autre est sur une monture fixe.
La membrane vibre lorsqu’une onde la « frappe », ce qui fait varier la tension aux bornes du condensateur. Contrairement au micros dynamiques, les micros à condensateur sont très sensibles, en effet la membrane n’étant solidaire d’aucun aimant, elle est de fait très sensible aux variations de pression acoustique. Par exemple le Neumann TLM 102 à une sensibilité de 11 mV/Pa
Il existe deux types différents de micros à condensateur, les micros à tube et les micros à transistors. En effet, le corps des ces micros embraque un circuit électronique qui rehausse le signal de sortie, c’est d’ailleurs pour faire fonctionner ce circuit que les micros à condensateur ont besoin d’une alimentation fantôme (+48V).
Beaucoup moins robustes que les micros dynamiques, les micros à condensateurs ont l’avantage de la réponse en fréquence. En effet, ils sont capable de capter et de restituer des fréquences très aiguës (jusqu’a 20 kHz). Ils sont donc l’outil parfait pour enregistrer des voix en studio, mais fonctionnent aussi parfaitement en overhead de batterie, sur des pianos, ou même des amplis de guitares ou de basses en fonction du son recherché.
Voici quelques modèles très célèbres de micro à condensateur large membrane :
Ils fonctionnement exactement sur le même principe que les larges membranes. La seule différence se situe donc sur la taille de la membrane. Plus petite, elle permet une très bonne captation et restitution des fréquences aiguës. Beaucoup de modèles sont vendus par deux car ils sont en général apparait, c’est à dire que les deux membranes et les composants électriques ont exactement les mêmes caractéristiques. De plus la capsule contenant la membrane est souvent divisible afin de pouvoir changer de directivité.
Ce type de micro existe à tube et à transistor, même si les modèlent à tubes sont assez rares. Parfait pour des prises de cordes comme les violons, altos, violoncelles, ils sont également très efficaces sur des pianos, en overhead de batteries ou encore sur des guitares acoustiques. Ils sont en général tout à fait désignés pour effectuer des prises de son en stéréo.
Quelques modèles :
Le Neumann KM84 et sa ré-édition le KM184 : probablement le modèle le plus connu de micro à condensateur petite membrane, il excelle sur les charlestons.
AKG C451 : plutôt robuste, il est très utilisé en audiovisuel, sur les tournages notamment pour les prises de son stéréo d’ambiance.
C’est une technologie de microphone qui date des années 1930. La membrane de ces micros est un ruban en métal (
d’où leur nom), très fin, plié en accordéons, tendu entre deux aimants. Le ruban est donc traversé par un champ électromagnétique, et lorsqu’une onde sonore le fait vibrer, un courant électrique y est induit. Les micros à ruban possèdent un transformateur de sortie pour élever le niveau électrique du signal, qui reste malgré tout assez faible. Par ailleurs, le ruban qui fait office de membrane est relativement lourd, ce qui a une incidence sur la réponse fréquentielle du micro. La plupart des micros à ruban « chutent » à partir de 14kHz, ils captent donc les aigus de manière très douce.
Un micro à ruban est forcement bi-directionnel, car la membrane (le ruban) est exposé aux ondes sonores sur ses deux faces. Il faut également savoir que ces micros sont extrêmement fragiles, il ne faut jamais leur appliquer une alimentation de 48V.
Ces micros font merveille sur des guitares acoustiques, en overhead de batterie, et sur les amplis de guitare. Ils sont en général mis sur les sources sonores en plus d’autres micros, pour capter le même son avec un caractère différent.
Quelques micros à ruban :
Le Royer R121 : certainement le plus célèbre d’entre eux, il est souvent utilisé sur les amplis de guitare
Le Coles 4038 : ce micro est reconnaissable à sa forme en sabot de cheval, il est très efficace en overhead de batterie.